Angola/CICIBA

LE GRAND RETOUR D’UN PAYS PIONNIER

Sur invitation officielle du Ministère de la Culture de la République d’Angola, il a été donné au CICIBA de prendre part à la IIIe Table ronde internationale destinée à fournir des éléments pour un plaidoyer en faveur de l’inscription de la ville de Mbanza-Kongo (située à 500 km au nord de l’Angola) sur la liste du patrimoine matériel et immatériel de l’humanité. Le CICIBA y a contribué en apportant une réflexion hadale sur la diffusion ultramarine de la culture Kō:Ngo (en fait Kongo-Bantu) dans les Caraïbes. Particulièrement à Cuba.

 

La part du CICIBA à la 3ème Table ronde

En deux jours, du 7 au 8 novembre 2016, des experts venus de tous les horizons ont pris activement part à la Table ronde internationale sur le thème « Mbanza-Kongo, une ville à déterrer pour préserver ».

A la faveur de cette troisième rencontre scientifique du genre, aux côtés des le CICIBA a apporté son éclairage sur un des volets inscrit dans les préoccupations du « Panel Diaspora », à savoir les continuités du royaume du Kongo dans la diaspora caribéenne.

La communication du professeur Antoine MANDA TCHEBWA, américaniste, un des éminents chercheurs africains en cette matière, a porté sur le processus de l’incubation des cultures créoles de Cuba sous un double prisme : a) relever les survivances de l’héritage culturel multiethnique kongolais à Cuba ; b) penser la commensalité des cultures subséquentes à partir des « agrégats d’un imaginaire » arrimé à une esthétique « essentielle » nouvelle, comme promesse et conscience d’un humanisme nouveau affranchi des relents du « biopouvoir » d’hier et ses exactions « alterocides ».

Au regard de l’intérêt suscité par cette communication, il est permis de penser que cette contribution du CICIBA constituera un support important en faveur du plaidoyer.

Présent à ces Assises, le professeur Elikia M’Bokolo, Directeur scientifique du projet « Histoire générale de l’Afrique » de l’UNESCO, Producteur et Présentateur de l’émission « Mémoire d’un continent » sur  Radio France Internationale (RFI), a pour sa part saisi la même opportunité pour consacrer une émission spéciale sur la même thématique.

De la rencontre avec les autorités angolaises

Le 10 novembre 2016, le Directeur Général du CICIBA a été reçu au Ministère de la Culture angolais, au nom de son titulaire Madame Carolina Cerquiera, par le Secrétaire d’Etat, Docteur Cornelio CALEY.

Au centre de cette audience officielle, empreinte d’une chaleur fraternelle, entouré des experts du Ministères des Affaires Etrangères et de la Culture, l’autorité m’a fait part au professeur Antoine Manda Tchebwa, de trois acquis majeurs du côté angolais. En effet, l’Angola réaffirme son adhésion aux objectifs du CICIBA, et attestant par le fait même son retour au sein de l’Institution. Dans cette optique, l’Angola entend y assumer une présence active en y affectant un expert, selon les besoins qu’exprimera le CICIBA. Pour consolider cet engagement, à l’instar de la RD Congo et du Gabon, l’Angola et envisage de créer sa propre Commission Nationale pour le CICIBA.

Perspectives de coopération avec de nouveaux partenaires

En marge de cette rencontre, des contacts important ont été pris avec un certain nombre de partenaires scientifiques intéressés par les activités du CICIBA.

A cet égard, trois archéologues de haut niveau ont émis le souhait de collaborer avec le CICIBA, particulièrement dans la réorganisation du secteur archéologique.

Le Professeur Bernard CLIST de l’Université de Gand (Belgique), fondateur honoraire du Département d’Archéologie et de Préhistoire du CICIBA (avec le docteur Raymond LANFRANCHI), a manifesté, en ce qui le concerne, sa disponibilité pour contribuer à la formation du personnel de secteur de l’archéologie du CICIBA.

Quant au professeur Maria da Conceição Lopes, Directrice du Centre de Recherche en Archéologie, Art et Patrimoine (FCT, 281) de l’Université de Coimbra (Portugal), elle nous a confirmé la possibilité pour son Université de développer un programme de création d’un Musée archéologique virtuel au CICIBA, partant du fonds actuel de notre Centre, au moyen de la numérisation en 3d. Une visite prochaine du Directeur Général du CICIBA au Portugal permettra d’évaluer la faisabilité de ce projet avec les experts informaticiens de son Université.

Le professeur Cyrille TOLLO BATOUM, archéologue/anthropologue de l’Université de Yaoundé 1 (formé en Suisse et aux Etats-Unis), est lui aussi disposé à venir au CICIBA pour y assurer la formation continue en faveur du personnel du Centre, ainsi que la réorganisation documentaire et technique des pièces archéologiques.

Concernant la coopération dans le domaine des « Civilisations bantu de la diaspora », elle a donné lieu à un échange fructueux avec le Professeur Emérite Sheila Walker des Universités américaines. En tant qu’Afro-descendante et figure mondialement connue pour ses recherches sur les Bantu des Amériques, Madame Sheila Walker consent à intégrer un projet de recherche et de publication (en co-écriture avec le Professeur Antoine Manda Tchebwa), sous les auspices du CICIBA, d’un ouvrage inédit portant sur « La présence des civilisations bantu dans les Amériques du nord, la Méso-Amérique, l’Amérique latine et les Caraïbes ».

Ce projet devrait être précédé par une conférence co-animée à Libreville par les deux chercheurs américanistes, avec projection d’images inédites (disponibles) issues d’une série des reportages réalisés dans les Amériques.

Appelé à se prononcer sur l’impact de cette rencontre scientifique sur la dynamique des activités du CICIBA, le professeur Manda Tchebwa a indiqué non sans un brin de satisfaction : « La présence du CICIBA à la Table ronde de Mbanza-Kongo revêt un double avantage. Elle a, d’une part, permis d’assurer une excellente visibilité du Centre auprès du monde scientifique international et de l’Angola par la qualité de nos productions. D’autre part, elle a permis de convaincre un des pays importants de notre Institution, l’Angola, à renouer avec le mouvement bantu. C’est le cinquième Etat Membre qui, au terme d’un échange franc, vient de montrer qu’il croit encore à l’utilité et à la pertinence de la vocation du CICIBA en tant que foyer de recherche de haut niveau et lieu de partage du savoir bantu à l’échelle de notre continent. Ce premier pas dans la reconquête de la confiance des pays membres mérite, vivement, d’être consolidé au plus haut niveau de nos Etats. »

 

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