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Il était une fois… le CICIBA

Son Excellence Omar Bongo Ondimba,
Père Fondateur du CICIBA

 

A la hauteur de sa propre histoire

 

l’Afrique bantu refonde son âme commune

 

« En créant avec le concours heureux de plusieurs de ses éminents homologues, le Centre International des Civilisations Bantu, son Excellence le président El Hadj Omar Bongo a accompli un rite de fondation selon la détermination d’un ancêtre éponyme de nos vieilles sociétés bantu. »

(T. OBENGA, 1982)

 

« Une fois les besoins (économiques) satisfaits, l’homme dans sa nature complexe, espère autre chose, même lorsqu’il ne le réclame pas clairement. Une intelligence, une âme habitent son corps. Elles ne se nourrissent pas, elles, de substances matérielles, mais de rêves et d’espoirs, de souvenirs et d’histoire. Nos contemporains, assourdis d’informations fragmentaires, disparates et souvent contradictoires, attendent de notre temps des certitudes et des permanences morales (…) Les rapports des peuples avec leur culture, leur passé collectif, ressemblent à ceux de l’homme individuel avec sa famille. Ils sont la source élémentaire, la raison profonde de toute vie ».

(OMAR BONGO ONDIMBA, 1982)

 

« Nous constituons une parcelle de l’humanité qui a contribué à la construction du monde. Nous avons créé des richesses, des villes, des routes, des chemins de fer ; nous avons contribué à la création de nouvelles sociétés. Un jour on a voulu nous faire croire que nous n’avions pas d’histoire ; que nous n’étions que des tribus sans aucun rapport de liaison. (…) (Et dire que) Il existe un lien culturel présent et vif entre nos peuples et une identité qui, même si elle acquiert des variations à mesure que nous nous distancions, conserve, en son essence, un inexpugnable lest culturel. »

(Min. Culture, Angola, 1982)

 

« Créer un centre d’études et de recherche bantu, c’est développer un héritage, c’est accomplir une tâche à bien des égards, exemplaire, une tâche qui dénotera de l’essor que prendra l’entreprise culturelle en création. L’effort doit être porté à l’accélération des recherches sur l’histoire, la linguistique, la nomenclature, les traditions, les us et coutumes. Il y a tant de ressemblances qui sont des indications incontestables d’une origine commune, d’une identité culturelle apparentée. C’est dire que la connaissance de l’histoire et de la société Bantu est inséparable de la cueillette des traditions, des coutumes, des objets archéologiques, etc.»

(J. L. MARCHAND, 1982)

 

« Le monde actuel, pris dans le tourbillon de la croissance technologique est le foyer d’un bouleversement sans précédent où toutes les valeurs acquises sont déstabilisées. Redonner l’espoir à l’humanité, assurer le dialogue des peuples par le respect des uns et des autres, de l’identité de chacun, dans une fraternité sincère, devient un idéal de plus en plus affirmé. Aussi saluons-nous avec joie la naissance du Centre International des Civilisations Bantu : haut lieu, pensons-nous, à la lumière des acquis qu’une tradition commune a pu véhiculer jusqu’à nos jours, de la culture, d’une façon de penser, d’une façon d’agir qui assure à nos peuples respectifs le bonheur de leur vie intensément vécue, solidaire et aux autres partenaires et non moins frères, le respect d’une identité enrichissante »

(Min. Culture, RDC, 1982)

 

« Cet organisme (CICIBA) correspond aujourd’hui à une nécessité largement ressentie. Il pourrait être le porte-parole privilégié de la communauté scientifique, intellectuelle et académique des pays d’expression bantu. Il réaliserait, à notre point de vue une tâche essentielle : celle de permettre, par la collaboration et l’échange, l’émergence d’une véritable communauté solidaire des peuples d’expression bantu. »

(ACCT, 1982)

 

« Une des raisons d’être du CICIBA est de servir, pour la zone bantu, à l’expression concrète et à l’illustration de l’identité culturelle de la communauté bantu. Non point que nous affirmons qu’il n’existe qu’une seule identité culturelle pour tous les peuples bantu, mais nous reconnaissons l’existence d’une conscience commune d’appartenance à la civilisation bantu, la parenté étroite des rameaux linguistiques bantu, en un mot une géoculture et une similitude des invariants culturels bantu. A travers le Centre International des Civilisations Bantu, c’est géopolitique qui devient géoculture, c’est la diaspora bantu qui prend conscience d’elle-même et d’identité à un nouveau projet de civilisation. »

(B. KOSSOU, 1982)

 

« Ce Centre nous intéresse, car il nous permettra de nous connaître nous-mêmes, de recenser les valeurs bantu pour mieux les intégrer dans nos projets de société. Les études et les recherches qui seront entreprises aideront à faire, des éléments de civilisations Bantu, des composantes de nos politiques de développement et de renaissance ; il traduit dans la réalité, il concrétise certaines recommandations d’Africacult et de la Charte Culturelle de l’Afrique qui reconnaît que « toute communauté humaine est fortement régie par des règles et des principes fondés sur la tradition, la langue, le mode de vie et de pensée, ensemble, de son génie et de sa propre personnalité » Mais surtout voici enfin l’occasion de traduire entre les  Etats de la zone en vue du renforcement de l’Unité Africaine. Ce Centre sera donc un stimulant pour le Secrétaire Général de l’OUA et pour les autres aires des Civilisations Africaines. »

(OUA, 1982)

 

« Il est à souhaiter que le CICIBA, soit un Centre d’animation qui rayonnera non seulement dans la région mais en Afrique et dans le reste du monde, pour une rencontre et un dialogue des Cultures, en particulier l’Amérique latine et les Caraïbes où la civilisation bantu a essaimé. Il est à cet égard édifiant de constater que les Peuples de cette partie du monde, humiliés, déracinés, victimes de la plus grande déportation de l’histoire, n’ont jamais perdu le souvenir du discours originel. La Civilisation bantu s’y décèle dans les danses, dans les chants, dans les cérémonies qui accompagnent la mort et les grands événements de la vie, comme une échine indestructible sur laquelle s’est appuyée la volonté de survie, et qui a engendré une culture originale. »

(H. LOPÈS, UNESCO, 1982)

 

« Ce qui donnera à nos peuples leur identité et leur cohésion ne peut être recherché que dans les valeurs révélées de nos civilisations et notre histoire commune. C’est, en fait, en bisant l’histoire, les traditions et l’unité des peuples Africains que le pouvoir colonial s’est imposé. C’est donc l’histoire, les traditions et l’unité des peuples qu’il faut rétablir pour redevenir nous-mêmes. Mais, nous devons être vigilants, car le pouvoir économique étranger nous guette et, sous prétexte de crises mondiales inévitables, il sait faire payer chèrement notre indépendance politique. C’est pourquoi, je considère comme une nécessité vitale pour nos peuples de se rapprocher, de se souder pour faire face aux menaces, d’où qu’elles viennent. »

(El Hadj OMAR BONGO, 1983)

 

« Le CICIBA est en définitive le siège de notre mémoire collective. Mémoire de notre antiquité, mais aussi mémoire de notre modernité, tout en demeurant le projet d’une humanité plus généreuse. Lieu de la libre circulation des idées, carrefour des tendances et des courants, notre centre est en même temps un espace de confrontations des esprits créateurs. Il travaille à cultiver les valeurs que les Bantu ont en partage et à pérenniser leur intimité culturelle commune. Il consacre, au-delà des identités composites, les liens profonds qui unissent les peuples d’Afrique Australe, Centrale et Orientale. Avec le CICIBA, les identités culturelles des pays de notre sous-région disposent en vérité d’un espace d’expression et de diffusion de la plus grande importance géostratégique. »

(J.-C. GAKOSSO, Min. Cult. Congo, 2012)