RENTREE ADMINISTRATIVE AU MUSEE NATIONAL DU GABON

Alain-Claude Bilie-By-Nze
donne le « go »

Invité, le CICIBA réaffirme son soutien au Gabon

Jeudi 21 février 2019. C’est un édifice muséal ayant fait peau neuve qui accueille l’ensemble du personnel administratif et technique du tout nouveau Musée national, reformaté sur l’ancien site de l’Ambassade des Etats-Unis à Libreville. Présidée par Son Excellence Alain-Claude Bilie-By-Nze, Ministre d’Etat en charge de la culture, accompagné du Ministre Délégué en la matière, la cérémonie, sobre mais haute en couleur, est plein de sens.

A cet effet, lors des deux prises de parole prévues au protocole, la portée de l’événement du jour a été sitôt révélée. C’est à travers le propos introductif du Directeur Général du Musée que l’on retrouve la première précision : « Cette cérémonie n’est pas l’inauguration officielle du Musée National des Arts, des Rites et Traditions du Gabon. Il s’agit d’une activité purement administrative. Elle marque la rentrée solennelle du personnel administratif et technique en prélude de l’inauguration proprement dite du Musée, envisagée, elle, au mois de mai 2019. » Ce faisant, il n’y a aura donc pas de visite des locaux et des objets ce jeudi dans leur nouvelle scénographie.

Après cette précision, le Directeur Général remercie les plus hautes autorités du Pays, en l’occurrence Son Excellence ALI BONGO ONDIMBA, Président de la République Gabonaise, pour avoir rendu possible l’aboutissement de cette œuvre qui rend le Gabon si fière de son Musée national. Outil indispensable pour la conservation et la préservation des valeurs culturelles les plus éminentes, les plus abyssales sinon les plus symboliques. Il se félicite ensuite de la garantie qu’offre ce nouvel espace muséal tant en termes d’accueil du public, d’organisation spatiale (avec, bien structurés, les salles d’expositions, bibliothèque, espaces bureau, hygiénique, botanique…) que de conditions techniques de conservation des objets.

« A cet égard, le Musée est aux normes », s’est-il réjoui. Ce qui, du coup, met le Gabon à l’abri des préoccupations soulevées par la question, dans l’air du temps, du retour des objets d’arts (autrefois spoliés par la prédation précoloniale et coloniale) dans son rapport à la sécurité de conservation. Cette rentrée prépare donc un grand événement à venir : l’Exposition d’ouverture nommée « Gabon, Terre (s) du Bwiti », initiée par le Ministère de la Culture du Gabon, sous la houlette d’Alain-Claude Bilie-By-Nze.

Intervenant après le Directeur Général du Musée, le Professeur Pierre-Claver Mongui, Commissaire général de cette Exposition, indique pour sa part ce qui suit : « Ouvert également à d’autres partenaires institutionnels, publics et privés, notamment les Mairies d’Akanda, de Libreville et d’Owendo, ce moment fort consacré au Bwiti, dans sa relation entre l’invisible et le visible, sera une occasion unique non seulement de voir et de connaître l’une des formes des spiritualités les mieux enracinée dans notre Terre du Gabon, les plus ancrée dans l’imaginaire et les plus dense de notre patrimoine matériel et immatériel. Il s’agira sinon de faire vivre cette spiritualité aux yeux des contemporains par ses dimensions les plus pédagogiques et récréatives. En définitive il sera question de faire apprécier les nouvelles générations pour toutes ces raisons … Cela en affrontant des impressions et des opinions personnelles, des idées reçues et des mystères inénarrables qu’induit parfois cette spiritualité, puisqu’insuffisamment connue. »

En somme, il y a ici, à travers cette Exposition inaugurale, annoncée dans quelques semaines, comme un « retour aux origines, aux mystères fondateurs. Retour du refoulé donc. Quête du symbolique, chargé d’un sens nouveau attesté par une transmission lignagère des valeurs et règles de vie, conservation des reliques ancestraux et leur dimension syncrétique », a-t-il précisé.

De là on voit tout l’intérêt de cette activité scientifico-culturelle. D’autant qu’elle pourrait permettre non seulement de fixer des images qui tiennent compte d’un certain vécu et d’une réalité du moment, mais aussi de présenter les différents aspects du Bwiti, sa trajectoire et sa vitalité, depuis son éclosion à un niveau fœtal, donc ancestral, jusqu’à ses nouvelles versions.

Au sortir de cette manifestation hautement scientifique et culturelle, les participants devraient être à mesure de s’affranchir des préjugés qui ont longtemps marqué le regard contemporain sur cette religion ancestrale. Ceci concerne, spécifiquement, selon le professeur Mongui, « la pratique (veillées initiatiques et thérapeutiques), les figures du maître-initiateur (prêtre et thérapeute à l’occasion magicien et devin en d’autres circonstances), l’attrait des cérémonies (plume, kaolin, peaux d’animaux, raphia, torche, miroir…) et les lieux consacrés-temples, lieux-dits). » Même si, pour le grand public, il persiste encore, en arrière-plan, tant de brumes qui renvoient à un univers si spirituel, si complexe, toujours lié à l’image d’un monde d’irréductibles animistes… 

C’est bien un pan du mystère de l’une des plus anciennes spiritualités bantus qui sera abordé à cette occasion.

Rendez-vous est pris en mai 2019, pour l’inauguration officielle du nouveau Musée des Arts, des Rites et Traditions du Gabon.

 

 

 

 

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