Invité par le Musée du Bassin du Congo

LE CICIBA A PRIS UNE PART ACTIVE A L’INAUGURATION DU MUSEE  KIEBE-KIEBE N’GOL’ODOUA

Placé sous le Très Haut Patronage de son Excellence Denis SASSOU N’GUESSO, Président et chef de l’Etat du Congo, l’évènement était riche en couleur et en émotions. Sorti des mystères du « kinda » (de culture mbosi|koyo) le bosquet sacré, dans la danse Kiebe-kiebe, a vécu des merveilleux moments de dévotion face à un public select, venu de partout, ce jeudi 9 mars 2017, vivre ses exploits, aux côtés du Chef de l’Etat et de ses hôtes.

 Invité de marque, le CICIBA. Il a été représenté à l’inauguration de ce musée voué à la culture bantu par son Directeur Général, le Professeur MANDA TCHEBWA, venu directement de Libreville. Et qui, aussitôt, s’est fondu dans le public.

Il y avait tout autour de l’espace scénique, des réminiscences d’une Afrique bantu d’un autre temps. On avait là un drame sacré vécu dans sa dimension la plus ésotérique. Sinon la plus mystique. Entre sons de tambours, de gongs et des cors d’appel, les masques Kiebe-Kiebe étaient-là, magnifiques, vivaces. Tourbillonnant sur eux-mêmes, ils étaient tout majestueux, magiques, mystérieux. Entre le sacré et le profane, le temps scénique, les « àtsùà-mbondzi », ces extraordinaires danseurs maqués, se sont livrés au public dans leur authenticité la plus abyssale.

Au-delà de sa fonction inaugurale, en coupant le ruban symbolique marquant la naissance en terre bantu d’un nouveau musée de civilisations, le Président Denis SASSOU N’GUESSO a ouvert en réalitré la porte à l’éternité d’un héritage immatériel le plus sacré du peuple Mbosi, ici livré aux estimes d’un terroir, le sien et celui de tous les Bantu qui ne peut qu’en tirer le meilleur bénéfice de légitimité culturelle.

Le Président SASSOU N’GUESSO, l’initiateur de ce nouveau Musée, l’a voulu ainsi : « Kiebe-kiebe est la raison de ce nouveau lieu de ressourcement. Parce qu’il s’agit des forces de la nature que nous prenons en estime, parce que ce sont-elles qui fondent l’éternité des œuvres de l’esprit. Gageons que ce musée deviendra un lieu par excellence du dialogue des cultures. En lui, se retrouvent non seulement les esprits et les âmes qui en sont l’émanation, mais aussi les espérances de ceux qui vivent et accompagnent vers les lendemains meilleurs la marche des civilisations pour leur accomplissement, pour leur épanouissement. »

Fier d’avoir offert à son peuple un espace susceptible de réconcilier le passé avec le présent, ici même où lui-même, dans sa prime jeunesse, eut à subir les rigueurs de son admission au sein de cette confrérie des sachants Kiébe-Kiébe, le Président SASSOU N’GUESSO entend faire de N’Gol’Odoua, son village, l’endroit où il sera donné de dire aux générations futures que l’histoire, « telle qu’elle se déroule sous nos yeux, est certainement la somme des parts de sacrifices consentis par les générations qui nous ont précédés ». Et que, par conséquent, « nous devons avoir le courage et la dignité d’offrir la nôtre ».

Toute la richesse de ce nouveau musée, un vrai joyau bantu, la voilà. Elle s’exprime au travers d’une collection de près de 150 pièces d’art vouées au Kiébé-Kiébé. Danse du terroir, danse d’un âge révolu, peut-être. Mais danse éternelle qui, à travers les giratinis magnifiques du « Tsuà-mbondzi » (le danseur masqué enveloppé sous une vaste et ample robe en tissu-raphia ornée de plumes d’oiseaux), guidé en permanence par le « Ndumbè » (le batteur de gongs), renoue avec la nature, dans l’alliance du sacré et du profane.

Difficile d’assister à un spectacle de Kiébé-Kiébé sans être saisi d’émotion, fût-ce à distance, à la vue des figurines ifya. Ces objets colorés, sculptés dans un bois noble, indiquent la thématique du drame. L’on comprend dès lors tout l’art sculptural dont elles sont induites, ainsi que l’impact de l’attrait de leur beauté. Certaines de ces figurines incarnent, selon les cas, tantôt la magie des initiés, tantôt la beauté féminine, voire la bravoure, la témérité, le courage, le pouvoir régalien, tantôt certaines représentations du bestiaire symbolique de l’univers imaginaire mbosi/koyo (tortue, pintade, perroquet, léopard), etc.

Au plan musical, c’est le rythme de la danse qui, une fois donné par la figurine, met en branle tout le spectacle, ponctue sa dramaturgie et emporte in fine l’esprit des spectateurs vers le firmament.

Comme l’indique Théophile Obenga, « avec le Kiébé-Kiébé, le drame humain est ici au cœur de l’existence : « danse de défi et danse du défi, il embrasse toute la vie humaine, en quête de l’épanouissement heureux de toutes forces sociales. »

Une manière d’apprivoiser le monde et de donner sens à la vie de l’au-delà. Qui n’est, en réalité, qu’un des versants du long voyage de l’humain aux confins des mystères de la vie.

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