Célébration des 25 ans du MASA

Abidjan dans l’effervescence

Le Marché des Arts du Spectacle Africain (MASA) qui s’est mué, cette année 2018 pour sa 10e édition, en Marché des arts du spectacle d’Abidjan, a regroupé, du 10 au 17 mars 2018, un aréopage des personnalités du monde culturel et scientifique ainsi que les artistes, les promoteurs, les tourneurs, les diffuseurs et les médias, sur les différents sites retenus.

Le changement de dénomination est désormais effectif, mais le contenu demeurant le même, atteste, si besoin en était, l’ancrage de l’événement dans un espace qui est Abidjan, à l’instar des autres festivals du monde qui s’identifient généralement par le nom de la ville d’accueil. Telle semble être la logique qui a présidé à l’option prise par le Conseil d’Administration du MASA.

La fête a été belle et riche de toutes ses couleurs. La nouvelle orientation prise par la haute direction du MASA a permis cette année encore d’éclater l’offre artistique tant à Abidjan qu’à l’intérieur du pays. A elle seule la ville d’Abidjan a accueilli des spectacles en divers endroits :  du Palais de la Culture Bernard Dadié de Treichville au Théâtre de la cité, en passant par l’Institut français, l’Institut Goethe, le Canal aux bois, la Place Saint-Jean…

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C’est à bon droit que, lors de la cérémonie officielle d’ouverture, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Kouakou, ait pu relever que « le MASA, qui devient Marché des arts du spectacle d’Abidjan, fait de la capitale économique ivoirienne un hub culturel pendant une semaine ». Ce qui, d’après lui, traduit « l’engagement politique et la volonté des dirigeants de faire de la culture le fer de lance du développement de la Côte d’Ivoire ».

Pour sa part, le directeur général du MASA, le Pr Yacouba Konaté, se félicitant des avancées qu’enregistre son Institution au fil des éditions, a noté le caractère fédérateur du MASA à l’échelle des créateurs des arts vivants de l’ensemble de la francophonie et des autres espaces culturels affins. Ce qui permet à ce marché d’assurer en même temps la visibilité de cette créativité autant que sa promotion internationale. Saisissant l’occasion de la célébration de 25 ans du MASA, il a rendu un vibrant hommage à ses pères fondateurs ainsi qu’à tous les professionnels des arts de la scène et du monde de la culture qui ont contribué à son avènement.

Pour ce faire, ll a dit devoir une fière chandelle « à tous ceux qui ont cru, ceux qui ont porté le projet, ceux qui ont eu à raviver la flamme des énergies parfois vacillante, ceux qui, pendant des années de crise et de doute, ont su lever le regard vers la lumière au bout du tunnel ».

Au-delà de l’aspect festif qui l’a toujours caractérisé au fil des éditions, la tenue d’un MASA est, en somme, une opportunité chaque fois renouvelée de jauger de la viabilité des arts de la scène africaine. Autrement dit, des arts vivants : musique, théâtre, contes, mode, humour, arts de la rue, etc.

Ces différentes expressions artistiques ont à nouveau été offertes aux acheteurs, professionnels des arts de la scène ainsi qu’au public, autour du thème ‘‘Quels modèles économiques pour les arts de la scène ? » Problématique qui a été débattue avec une hauteur soutenue, lors des rencontres professionnelles, suffisamment fréquentées par un public très motivé.

De quatre rencontres professionnelles initialement organisées au MASA, cette année on est passé, dans un chevauchement parfois déroutant, à onze séances en raison de deux par jour. Ce qui montre tout l’intérêt que les professionnels des arts de la scène ainsi que les Institutions qui les accompagnent quant aux enjeux et défis qui s’imposent à leur univers.

Côté scène, c’est donc à un florilège de spectacles inédits que le public a été convié en communion avec des acteurs rivalisant d’ardeur, d’originalité, de virtuosité et de créativité.

Il est à noter que quelques innovations ont été introduites cette année, principalement en direction de la jeunesse pour donner une autre envergure à la présente édition : Journée de la femme, soirées coupé-décalé, zouglou….

Visiblement enthousiastes, des milliers d’élèves, tels de joyeux drilles, ont pris d’assaut, dès les premières heures du jour inaugural, la salle Anoumabo du Palais de la Culture, happés par une programmation aussi alléchante que variée faite des contes, danses, mode, slam, théâtre, humour, musique et arts de la rue.

Preuve que la pérennité d’un festival dépend aussi bien de la force créatrice des artistes que d’une organisation ergonomique efficiente. Car, le talent seul ne suffit point.

Tout compte fait, des échanges et des collaborations se sont noués, dans un bénéfice mutuel. Chacun repartant enrichi des dividendes engrangés et de la plus-value qu’il faudra capitaliser pour le futur.

Assurément, les 25 ans du MASA auront été porteur d’un cru dont on reparlera encore longtemps.

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