CICIBA/FESNAG (Kikwit, RDC)

Le représentant du CICIBA y a animé deux conférences

Organisé à l’Université de Kikwit, dans la province du Bandundu (RDC), le Colloque du Festival National de Gungu (FESNAG), 15ème édition.

Placé sous la direction scientifique du Conseil Africain de la Musique (CAM), aux destinées desquelles préside le professeur Mbuyamba Lupwishi, le Colloque a réuni une trentaine de chercheurs venus des plusieurs universités (UNIKIN, UPN, UNIKI, INA, ISP, Yaoundé 2, INSAAC /Côte d’Ivoire…) et organismes scientifiques d’Afrique (CERDOTOLA, CICIBA, CAM, CCK, etc.).

A cette occasion, le professeur Mbuyamba Lupwishi a présenté à l’assistance (plus de 1000 participants), le nouveau directeur Général du CICIBA, originaire de la RD Congo. Il s’est ensuite félicité de la présence du CICIBA à ces assises dont il a noté l’heureuse connivence avec les impératifs de valorisation des civilisations bantu.

Au cours de ces assises, le professeur Manda Tchebwa a présenté deux communications. La première, intitulée «  Réconcilier les mémoires de la douleur : une exigence humaniste », est un plaidoyer pour une érection du MEMORIAL INTERNATIONAL de NGALIEMA (MINGAL) voué à la traite négrière, aux victimes de l’intolérance humaine et à la célébration des valeurs humanistes.

A travers ce prisme, c’est une part essentielle de l’histoire de la rencontre entre trois continents (l’Afrique, l’Europe et l’Amérique) qui est revisitée (dans son rapport aux Droits de l’Homme), avec un objectif clair :

•     comprendre comment, pour avoir occulté les valeurs les plus positives de l’homme, la violence a pu gouverner la conscience d’une partie de l’humanité au détriment d’une autre ;
•     comprendre en quoi elle a engendré un inconscient collectif orienté vers le mépris, la haine et l’animalisation du prochain ;
•     et enfin comment éviter à l’avenir une telle dérive mentale et comportementale.

La seconde porte sur « L’apport des artistes musiciens du Bandundu dans l’affirmation de la rumba congolaise : témoins et acteurs d’une geste glorieuse ».

Cette réflexion tend à montrer combien, dans la dialectique de la « terre » et du « terroir », la Province, comme référence paradigmatique fondatrice, est un lieu commun. Lieu qui origine, identifie de manière hadale et instruit une fière altérité. Il s’y déploie donc cultures, traditions et inventivité artistique protéiformes. C’est cela qui fait l’histoire d’un peuple donné. Histoire qui donne sens et légitimité.

C’est que, on est toujours fils d’un terroir, apte à dire sa fierté d’être, autant à partir de son lieu matriciel que d’un autre espace social dans une totalité identitaire.

A cet égard, la seule Province de Bandundu (du moins dans son ancienne configuration) a le mérite d’avoir donné à la scène musicale congolaise des talents d’une valeur incommensurable. A chaque étape de l’évolution de cette musique urbaine (depuis sa fondation), chacun de ces créateurs, à la mesure de son génie, constitue la meilleure essence de ce qu’ait pu produire la RD Congo au monde : Baudouin Mavula, Tekele Monkango, Wendo, Maître Ngombe dit Taureau, Roger Izeidi, Tabu Ley Rochereau, Monsengo dit René Moreno, Kwamy Munsi, Mulamba Joseph (Mujos), Ndombe Pépé, Mulembu, Canta Nyboma, Faugus Izeidi, Pompon Kuleta, King Kester Emeneya, Werrason, Reddy Amisi, Lidjo Kwempa, Atshitshia Beleshi dit Marie Paul « Roi Pelé », Baby Ndombe, , etc., (Côté musique) ; et Ndaywel e Nziem, Elikia M’Bokolo, Mikanza Mobiem, Yoka Lye Mudaba, Nkieri Ngunia Wa Wa, Michel Ladi Luya, Nguya (côté critique d’art), Katanga Mupey, Nzey van Musala, Mitendo (dramaturges de renom)…

Fils d’un terroir des plus créatifs, ils ont chacun contribué significativement au rayonnement de la culture congolaise sous l’honorable cape d’ouvriers de l’imaginaire.