A la faveur du Colloque interinstitutionnel de Naïrobi

LE CICIBA et l’ACALAN-UNION AFRICAINE CONSOLIDENT LEUR COOPÉRATION

Les principaux axes identifiés

A l’invitation de l’Académie Africaine des Langues (ACALAN), organisme spécialisé de L’Union Africaine, le CICIBA a pris part à Nairobi (Kenya), du 20 au 21 septembre 2018,  à une réunion inclusive regroupant des institutions et organisations de la culture et des langues africaines. Objectifs de cette rencontre : identifier des points communs, renforcer le partenariat et créer plus de synergie dans leurs efforts concertés et leur tâche commune dans des projets spécifiques  tels que l’Atlas linguistique de l’Afrique (LAA) et l’Ecole panafricaine de traduction et d’interprétariat (PASTI) et généralement dans le développement et la promotion des langues. A cette fin, la rencontre de Nairobi s’est fixée comme ambition ultime : définir une feuille de route pour une collaboration efficace et efficiente

Aux côtés des membres de l’Assemblée des académiciens de l’ACALAN et du Secrétariat, une vingtaine d’institutions régionales, les universités et organisations scientifiques (spécialisées en langues et cultures), au nombre desquelles le CICIBA, ont partagé leurs vues en d’identifier des champs potentiels de collaboration avec l’ACALAN.

A cette occasion, il a été accordé à chaque organisation la possibilité de se présenter aux autres en déclinant son expérience singulière.  Du CICIBA, il sied de noter les ambitions ci-dessous :

Objectifs

Dès sa création en 1983, le CICIBA fut institué comme un foyer de recherche, de documentation sur les Bantu, de formation et de coordination autour des objectifs ci-après :

  • préserver et conserver les valeurs authentiques de la civilisation bantu, patrimoine commun aux peuples de langues et cultures bantu, du nord au sud de l’Equateur, ainsi qu’à ceux de la diaspora ;
  • coopérer avec les institutions interafricaines et internationales à caractère culturel, scientifique et éducatif, en privilégiant et en intensifiant la coopération entre les pays de la zone bantu ;
  • constituer une banque de données et un centre de documentation sur les cultures et civilisations des peuples de langues bantu ;
  • promouvoir le développement des cultures par l’animation et le soutien à la créativité dans le monde contemporain ;
  • contribuer, par tous les moyens en son pouvoir, à faire intégrer, dans les plans de développement, la dimension culturelle dans l’esprit de la “stratégie de Monrovia” et du “Plan d’Action de Lagos” ;
  • diffuser et promouvoir les travaux de recherche sur la culture africaine en général, conformément à la “Charte Culturelle de l’Afrique” ;
  • assurer la formation et le recyclage en faveur des pédagogues, artistes, chercheurs, animateurs culturels en vue d’un développement durable ;
  • favoriser, entre les Etats membres, des rencontres et des échanges culturels.

Programmes

Dans cette perspective, le CICIBA a défini trois plans d’action principaux autour de :

  • la création et l’alimentation permanente d’une banque de données consacrée au monde bantu;
  • la recherche scientifique dans les domaines suivants : archéologie, préhistoire, histoire, musée, géographie, linguistique, arts, agriculture, traditions orales, anthropologie, littératures, sociologie, histoire, pharmacopée bantu, philosophie linguistique, croyances, civilisations créoles afro-bantu, bantuphonie-arabophonie, musicologie, (ethno) musicologie, organologie, endo-génie bantu, savoirs ancestraux, anthropologie, pharmacopée, botanique, écologie, architecture africaine, cosmologie, coutumes alimentaires, technologies et industries traditionnelles, droits coutumiers, etc. ;
  • La production et promotion culturelle visant à mettre en valeur toute la créativité artistique du monde bantu dans sa diversité, l’inventaire du patrimoine culturel, matériel et immatériel bantu, spectacles vivants, et développement des programmes interculturels divers avec la diaspora bantu de par le monde.

Il y a là tant de domaines qui, via le CICIBA, arrimés à une perspective euristique, permettent de réaliser la quête de l’identité culturelle, d’accéder à la connaissance hadale des héritages ancestraux des peuples bantu soumis à l’épreuve des siècles, et d’envisager les manières idoines de les préserver et les promouvoir dans le concert des cultures du monde.

REALISATIONS

  • production, depuis 1985, d’ouvrages scientifiques de référence sur les cultures et traditions bantu ;
  • production, depuis 1985, de catalogues sur les arts bantu anciens et contemporains ;
  • production de revues spécialisées en fonction des champs scientifiques et culturels du CICIBA.
  • production d’activités culturelles variées (spectacles, enregistrements sonores et vidéo) ;
  • organisation de l’élection Miss bantu ;
  • organisation des conférences, symposiums et séminaires internationaux et régionaux sur les Bantu ;
  • organisation périodique de la Biennale des arts contemporains Bantu (depuis 1985) ;
  • création des micro-stations d’archéologie dans les Etats membres ;
  • amorce d’un Musée archéologique bantu ;
  • formation dans les domaines de la linguistique bantu de (l’archivistique), de l’archéologie, des métiers artistiques, etc.

 PERSPECTIVES

  • numérisation des archives du CICIBA sur plus de 30 ans de recherche ;
  • réactivation et mise en valeur de la Banque de données du CICIBA ;
  • travaux d’inventaire multiformes (bibliographies thématiques, atlas linguistiques, récoltes de la tradition orale, mémoires, thèses et autres productions scientifiques sur les civilisations bantu en milieux universitaires …) ;
  • création d’un univers e-ciciba via une interconnexion tous azimuts, au sein d’un réseau interactif, avec les partenaires institutionnels, scientifiques, étatiques ou autres ;
  • relance de la production d’ouvrages, revues scientifiques et culturelles du CICIBA.
  • extension, formation et consolidation des Commissions Nationales pour le CICIBA à l’échelle de tous les pays membres ;
  • ouverture et élargissement inclusif des pays membres ;
  • promotion d’une écologie dépurée via le programme « Bantu vert » ;
  • renforcement des liens de collaboration avec la chefferie traditionnelle bantu ;
  • renforcement de la coopération avec les universités et les Centres de recherche d’Afrique et du monde ;
  • renforcement du volet « Civilisations bantu de la diaspora » par la recherche, la coopération et l’implication effective dans des événements majeurs ;
  • renforcement du volet « Civilisations bantu des Amériques », « Civilisations du monde de la bantu-arabophonie », etc.

OPPORTUNITES DE COOPERATION CICIBA/ACALAN-UA

Au regard de tant d’atouts capitalisés par le Centre, depuis plus de trois décennie, nourris, qui plus est, par une longue expérience et pratique de la recherche à l’aune des normes conventionnelles, des perspectives intéressantes s’offrent au CICIBA et à l’ACALAN-UA de développer une synergie des plus fructueuses et profitables aux deux institutions, notamment dans les domaines de :

  • formation des formateurs en langues africaines à tous les échelons (primaire, secondaire et universitaire) ;
  • mutualisation d’informations dans le domaine de la linguistique en tirant un meilleur bénéfice du fonds de la banque de données du CICIBA ;
  • élaboration et promotion des grammaires en langues africaines ;
  • interconnexion en réseaux numérique avec les services de documentation du CICIBA ;
  • co-organisation des colloques, symposiums, atelier de formation … ou toute autre manifestation culturelle ou scientifique de haut niveau ;
  • coédition et promotion d’ouvrages sur les langues africaines et créoles ;
  • recherche et édition dans le domaine des langues créoles d’Afrique et des Amériques en lien avec l’Afrique.

Ainsi ouverts, ces nouveaux chantiers annoncent des perspectives ambitieuses pour les deux institutions.

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